Serigne Abdou Khadire DIOUM

Président de l’Union des jeunes engagés pour notre communauté (Sénégal)
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Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Sénégal

Je passe maintenant la parole à Abdou Dioum qui vient du Sénégal et qui est le président de l’Union des Jeunes Engagés pour notre Communauté, qui tient notamment un refuge au Sénégal pour les personnes qui sont rejetées par leur famille. Abdou, je te laisse la parole.

Bonjour à toutes et à tous. Je me nomme Abdou Dioum, Président de l’UJEC Sénégal (Union des Jeunes Engagés pour notre Communauté), qui a un refuge aidant les personnes victimes de violations homophobes, notamment grâce à Stop Homophobie et à l’association Mousse qui nous accompagnent dans nos actions.

Je suis aussi victime de violations homophobes et de persécution par l’État du Sénégal à cause de mon activisme et de mon travail de défenseur des droits humains. Je remercie un collègue, Charles Antoine Le Boeuf, qui travaille avec moi au niveau des Nations Unies et qui m’a souvent aidé en cas de menaces homophobes à me relocaliser de manière urgente.

Aujourd’hui est un grand jour pour moi, pour ceux qui connaissent mon travail d’activisme et ce que j’ai vécu à cause de mon orientation sexuelle en tant que président de l’UJEC. C’était vraiment très dur d’être victime de rejet familial à cause de ton orientation sexuelle. C’est pourquoi il est vraiment important de lutter pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

Je suis même membre fondateur de cette association qui lutte pour la dépénalisation de l’homosexualité. Je remercie infiniment monsieur l’ambassadeur LGBTI qui m’a permis d’être là, de vous parler de mon expérience et du vécu des persécutions des homosexuels au Sénégal. C’est grâce à lui que je suis là parce qu’il m’a aidé à obtenir le visa pour vous parler un peu de la situation au Sénégal, et combien c’est horrible pour les personnes homosexuelles au Sénégal.

Nous, en tant que l’UJEC, avons réussi à mettre en place le refuge qui prend en charge les victimes de violations homophobes. Depuis la création du refuge jusqu’à maintenant, on a pris en charge plus de 80 personnes qui sont des victimes de violations homophobes. Donc je pense qu’aussi c’est une stratégie qui peut nous mener à lutter contre les violations homophobes, c’est-à-dire d’agir de manière urgente s’il y a une victime ou quelque chose comme ça.

Je ne vais pas être très long parce que je suis un peu ému par le fait d’avoir vécu tout ça, et quand je parle de mon vécu, ça me rend vraiment très triste. Mais je me dis que nous sommes sur une très bonne voie, à lutter tous pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

Je vous remercie tous.