Robert BADINTER

La répression de l’homosexualité est en soi une offense à la justice. Que les choses soient simples et qu’elles soient claires pour tous. Chacun, tout être humain, est libre de disposer de son corps comme il l’entend. Bien sûr à partir de sa majorité sexuelle, bien sûr sans violence exercée sur l’autre, car là nous entrons dans un domaine réellement criminel. Mais que deux adultes consentants trouvent dans tel ou tel rapport physique une raison de vivre, et parfois simplement de plaisir, qu’est-ce qui justifierait qu’ils soient ainsi tenus par une loi pénale exigeante et absurde ? Rien. Rien, s’agissant des majeurs, des adultes consentants, ne doit interdire ou fixer des limites ou des bornes à la quête du plaisir physique. Alors les choses sont simples. Oui à la liberté sexuelle entre adultes consentants. Non à toute forme de répression. Aujourd’hui nous ne sommes pas encore arrivés au terme d’un long combat, y compris s’agissant de de la peine de mort et des peines corporelles, notamment je pense au fouet. Mais ce n’est pas une raison, parce que nous ne sommes pas arrivés au terme du combat, pour ne pas poursuivre celui-ci. Je le dis clairement : la pénalisation de l’homosexualité est une honte en même temps qu’une offense aux droits de l’être humain.