Moïse MANOËL-FLORISSE

journaliste pour 76crimes (France)
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Etat de la pénalisation de l’homosexualité dans le monde

Concernant l’état de la pénalisation de l’homosexualité dans le monde, je pense que dans l’ordre, nous avons naturellement choisi de commencer par l’état du monde de la pénalisation. Et c’est Moïse Manoel-Florisse qui est un militant LGBT ayant une très grande connaissance internationale de ces questions de pénalisation, qui est également journaliste pour 76 crimes, qui va ouvrir cette première table ronde.

Bonjour à tous.

Donc, concernant l’état des lieux de la pénalisation de l’homosexualité, il y a plus de 68 pays dans le monde qui pénalisent encore l’homosexualité. Et on peut même dire 70 de facto.

Il est intéressant de noter que cette rencontre porte sur la dépénalisation. Au cours de ces 7-8 dernières années, de nombreux États ont dépénalisé l’homosexualité à l’aide de décisions de Cours Suprêmes de Justice. Cela explique en grande partie que nous soyons passés de 92 États qui pénalisaient l’homosexualité en 2006, lors du premier rapport de l’ILGA, à 68 ou 70 États aujourd’hui.

Je vais insister sur quatre catégories de pays.

D’abord, les États très récemment dépénalisés, principalement des petits États insulaires, tels que la Barbade en décembre 2022, Saint-Christophe-et-Niévès en août 2022, Antigua and Barbuda en juillet 2022, et d’autres. Certaines anciennes colonies portugaises en Afrique ont également dépénalisé l’homosexualité en toilettant leur code pénal.

Ensuite, les pays sur une dynamique inquiétante. Au cours des 20 dernières années, certains pays ont pris des dispositions extrêmement répressives, notamment en interdisant la propagande LGBT pour les mineurs, comme la Russie et la Lituanie. Certains États africains cherchent à durcir leurs lois, comme le Sénégal, le Ghana, l’Ouganda, le Nigeria, le Niger, et le Mali qui étudie la pénalisation.

Les États-Unis, malgré une décision de la Cour suprême autorisant le mariage entre personnes du même sexe, ont encore des dispositions juridiques interdisant les rapports sexuels entre personnes du même sexe dans certains États, créant des inquiétudes quant à leur impact mondial.

La Russie, un cas à part, a adopté des dispositions il y a une dizaine d’années interdisant la « propagande LGBT » auprès des mineurs. Depuis l’an dernier, toute mention positive de l’homosexualité est interdite en Russie, faisant de l’homophobie son soft power.

Je vais maintenant passer la parole à Lucas.