Communiqué de presse. Paris, 05/02/2024.
ILGA World publie aujourd’hui en français le rapport “Nos identités en état d’arrestation”, dressant un panorama mondial des persécutions subies par les minorités sexuelles et de genre dans les pays qui répriment les actes sexuels consensuels entre personnes de même sexe ou les expressions de genre dites “non conformes”. Sur les 1.300 cas étudiés, La quasi-totalité des arrestations ont été accompagnées de brutalités policières.
Un état des lieux complets des persécutions des personnes LGBTI+ dans le monde
Le rapport d’ILGA WORLD “Nos Identités en état d’arrestation” analyse plus de 1300 affaires. Cet état des lieux permet de constater que les arrestations en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre persisté en 2023, touchant toutes les régions du monde. Au total, pas moins de 72 États sont concernés par l’état des lieux de l’ILGA, qui illustre la diversité des méthodes de répression judiciaire adoptées par les Etat pour sanctionner les comportements et les identités des individus LGBTQI+.
Ces sanctions, décrites dans le rapport, vont de simples amendes, comme dans les cas de condamnations pour des infractions équivalentes à des contraventions telles que l' »outrage public à la pudeur« , à des condamnations à la peine de mort, à la lapidation, ou à d’autres actes de torture et de châtiments corporels, notamment dans des pays tels que l’Iran, le Nigéria, le Qatar ou encore la Somalie. L’ILGA esquisse ainsi, dans ce rapport, un tableau de la variation significative tant en fréquence qu’en intensité, de l’application de la loi pénale d’un pays à l’autre, mais également au sein d’un même pays.
L’expression et l’identité de genre au coeur de la répression pénale
Ce rapport apporte également un éclairage sur la façon dont l’expression de genre joue un rôle central dans les affaires d’application de la loi pénalisant l’homosexualité, mettant en relief la vulnérabilité particulière des personnes transgenres ou aux identités et expressions de genre dites “non conformes” face aux législations répressives.
Le rapport relie cette vulnérabilité aux stéréotypes entourant les questions d’identités de genre, de sorte que, au sein des Etats qui pénalisent l’homosexualité, « la perception d’expressions de genre qui ne correspondent pas aux normes culturelles locales déclenche le soupçon qu’une personne est « homosexuelle » et qu’elle se livre généralement à « l’acte criminel de sodomie » et est donc considérée comme un sujet criminel, susceptible d’être arrêté».
Une étude ancrée dans les phénomènes sociaux modernes
Le rapport encourage également une réflexion approfondie sur les phénomènes sociaux entourant cette répression, tels que les violences policières, l’influence des médias et des réseaux sociaux dans la stigmatisation des personnes LGBTI+, ainsi que l’impact du statut économique et social des victimes sur l’intensité de la répression pénale.
Il met spécifiquement en lumière la prévalence des violences policières, observées dans la plupart des cas documentés par l’ILGA, soulignant ainsi que la répression de l’homosexualité est fréquemment associée à la brutalité des forces de l’ordre, qui sont les premiers acteurs des persécutions étatiques.