Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Yémen

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Les persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Yémen comprennent des arrestations arbitraires, des détentions, des actes de torture et des exécutions, perpétrés par diverses forces belligérantes dans un contexte de guerre civile et de crise humanitaire.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Yémen : données générales

ILGA World a recensé 13 exemples individuels d’application du droit pénal entre 2011 et 2023. Toutefois, ce nombre dépasse les 360 si l’on inclut les cas où l’application de la loi n’a pas pu être détaillée en histoires individuelles. Les dispositions pénales au Yémen sont appliquées par le gouvernement yéménite reconnu internationalement ainsi que par diverses forces séparatistes et insurgées, et plusieurs petits groupes contrôlant des parties du territoire. La guerre civile et la crise humanitaire en cours rendent difficile la récolte de données liées aux persécutions des personnes LGBTQ+. Cependant, ILGA World rapporte que toutes les parties belligérantes ont imposé des violences ou des sanctions pénales contre des individus de diverses orientations sexuelles, identité de genre ou expression de genre dans les zones qu’elles contrôlent. Des survivant.es du conflit ayant fui le Yémen rapportent que les personnes LGBTQ+ sont largement ciblées par les autorités, et sont détenues et maltraitées.

2. Arrestations et détentions arbitraires

Entre 2016 et 2020, plusieurs cas d’arrestations et de détentions arbitraires de personnes LGBTQ+ ont été documentés, effectués par les forces de police et le Département des enquêtes criminelles (CID) du gouvernement houthi à Sanaa et par les forces de la Brigade al-Hizam soutenues par la communauté internationale. Les victimes étaient des hommes trans, des femmes trans, des hommes gays et des personnes non binaires. Parmi les accusations portées contre les victimes figuraient la « propagation de l’immoralité et de l’homosexualité », la « corruption de la société » et la « prostitution », entre autres.

3. Violences policières et torture

Les cas d’arrestations documentés ont souvent été suivis de violations des droits de l’Homme, notamment des actes de torture, des violences sexuelles, des examens anaux ou génitaux forcés (utilisés comme preuve d’acte homosexuel) et de viols à l’aide de bouteilles. Au cours des interrogatoires, les victimes ont été battues, électrocutées, fouettées avec des câbles, pendues pendant de longues périodes, aspergées d’eau froide, brûlées par des cigarettes, frappées aux organes génitaux, attouchées et mises à nu de force.

4. Exécutions

ILGA World rapporte au moins quatre cas d’exécution par des milices religieuses radicales, qui exercent un contrôle de facto sur certaines régions, entre 2012 et 2014.

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