La Cour suprême de Saint-Vincent-et-les-Grenadines maintient les lois anti-homosexualité

La décision de la Cour Suprême de Saint-Vincent-et-les-Grenadines de confirmer les lois criminalisant l’homosexualité a suscité l’indignation parmi les militants LGBTQI+, marquant un revers significatif dans la lutte contre la discrimination dans cet archipel conservateur des Caraïbes.

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L’origine de la remise en question des lois anti-homosexualité datant de l’ère coloniale

Vendredi dernier, la Cour Suprême de Saint-Vincent-et-les-Grenadines a rendu un jugement maintenant en vigueur des lois sévères datant de l’époque coloniale, criminalisant les relations homosexuelles. Cette décision découle d’une affaire de 2019 intentée par deux hommes homosexuels, résidant respectivement au Royaume-Uni et aux États-Unis, originaires de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Ils cherchaient à abolir ces lois, qui prévoient des peines allant jusqu’à dix ans d’emprisonnement pour les rapports sexuels entre personnes de même sexe et jusqu’à cinq ans pour toute « indécence flagrante » avec un partenaire du même sexe.

Réactions vives à la décision de la Cour suprême de Saint-Vincent-et-les-Grenadines

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Cristian González Cabrera, chercheur principal à Human Rights Watch, a vivement critiqué cette décision, la qualifiant de « parodie de justice« . Il a souligné qu’elle représentait une « approbation tacite » de la discrimination institutionnalisée contre la communauté LGBTQI+ par l’État. « Tous les droits de l’homme à Saint-Vincent-et-les-Grenadines sont touchés aujourd’hui », a-t-il déclaré, « et cette décision affaiblira l’État de droit pour tous dans le pays« .

Téa Braun, directrice générale de Human Dignity Trust, basée à Londres, a également exprimé sa déception, critiquant le fait que la décision repose en partie sur le lieu de résidence des plaignants. « C’est une énorme déception« , a-t-elle déclaré. « Le jugement contraste vivement avec les décisions annulant ces lois obsolètes rendues l’année dernière par des tribunaux voisins à la Barbade, à Antigua et à Saint-Kitts, ainsi que par d’autres tribunaux dans le monde.« 

L’impact des lois anti-homosexualité à Saint-Vincent-et-les-Grenadines et dans les Caraïbes

Bien que rarement appliquées, les lois de Saint-Vincent-et-les-Grenadines concernant l’homosexualité sont perçues par les militants comme une légitimation des abus physiques et verbaux à l’encontre de la communauté gay. Ces lois contribuent, selon eux, à un climat de peur et de discrimination sur cette petite île des Caraïbes, peuplée d’environ 100 000 habitants.

Saint-Vincent-et-les-Grenadines n’est pas seul dans sa persistance à maintenir des lois anti-homosexualité. Cinq autres nations anglophones des Caraïbes partagent des lois similaires, tandis que quatre autres ont récemment abrogé de telles législations. Malgré la pression internationale et les appels à l’égalité, ces lois demeurent ancrées dans la législation de certaines nations caribéennes.

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Association pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité