La pénalisation de l’homosexualité : un crime contre l’humanité ?

Programme de la conférence

 

10 April 2025 – 17:00 à 20:00

Paris (Université de Nanterre)

200 Avenue de la République, 92000 Nanterre,
Bâtiment Simone Veil, Auditorium B

 

 

 

 

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La conférence annuelle de l’ADUH explorera cette année la pénalisation de l’homosexualité sous l’angle
du droit pénal international. La Cour pénale internationale (CPI) a reconnu l’existence de crimes commis
“pour des motifs sexistes”. En janvier 2025, le procureur de la CPI a demandé l’émission de mandats
d’arrêt pour les persécutions subies par les femmes et les personnes LGBT+ en Afghanistan. Ces
évolutions soulèvent une question cruciale : la pénalisation de l’homosexualité pourrait-elle également
être qualifiée de crime contre l’humanité ?

Programme de la conférence Nanterre Université

Mot de bienvenue d’Etienne Deshoulières, avocat spécialisé dans les droits LGBTQ+ et président de l’ADUH

 

Discours d’introduction de Jean-Marc Berthon, Ambassadeur de France pour les droits LGBTQ+
 

 

Ouverture de la conférence par Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France

Témoignages de victimes de la pénalisation de l’homosexualité

Pénalisation de l’homosexualité : témoignage de l’Ouganda

Depuis 2023, en Ouganda, les relations homosexuelles consenties sont passibles de la réclusion à perpétuité, voire de la peine de mort suite à la promulgation de la loi « Kill the Gays ».
Des survivants ougandais ont accepté de témoigner des violences qu’ils ont subies.

10 min – Ang

Pénalisation de l’homosexualité : témoignage du Cameroun

Au Cameroun, l’homosexualité reste pénalisée et les personnes accusées risquent des peines de prison.

Des survivants camerounais ont accepté de témoigner des violences qu’ils ont subies.

Intervenant : David Makanda, Directeur exécutif de Alternatives Cameroun.

10 min – fr

Pénalisation de l’homosexualité : témoignage d’Afghanistan

Depuis la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans en 2021, la répression anti-LGBT s’est intensifiée et est devenue de plus en plus violente. Artemis Akbary, un militant LGBTQ+ afghan, a accepté de témoigner sur la situation dans son pays.

Intervenant : Artemis Akbary, fondateur, directeur général de l’Organisation LGBTQ+ d’Afghanistan

10 min – eng

La répression des homosexuels en France au XXe siècle

Antoine Idier est un spécialiste de l’histoire de l’homosexualité et des mouvements LGBTQ+ en France.

Il évoquera l’application de l’article 331 du code pénal de 1942 à 1982 sur les actes impudiques ou contre nature commis avec un mineur de même sexe.

Intervenant : Antoine Idier, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain, chercheur au CESDIP

10 min -fr

Poursuivre devant la CPI la pénalisation de l’homosexualité

Sur quels fondements les agents de l’État peuvent-ils être poursuivis ?

Le Statut de Rome définit divers crimes contre l’humanité, matérialisés par des actes tels que l’emprisonnement et la persécution.

Comment appréhender juridiquement la pénalisation de l’homosexualité à la lumière de ces crimes, de leur tentative et de leur complicité ?

Intervenant : Olivier de Frouville, Professeur agrégé de droit à l’Université Paris II Assas

15 min – eng

Quels agents de l’État peuvent être poursuivis ?

Dans un État qui pénalise l’homosexualité, qui serait pénalement responsable de crimes contre l’humanité contre les homosexuels ?

Peut-on tenir pénalement responsables ceux qui ont voté et signé la loi ou seulement ceux qui l’appliquent ?

Intervenant : Nick Leddy, Responsable du pôle contentieux chez Legal Action Worldwide

15 min – eng

L’orientation sexuelle est-elle un motif reconnu de persécution ?

Si le crime de persécution est le plus approprié aux faits, l’orientation sexuelle est-elle un motif de persécution reconnu par le Statut de Rome ?

La persécution fondée sur l’orientation sexuelle est-elle assimilée à la persécution fondée sur le sexe ?

Ou faut-il se référer à la notion de « critères universellement reconnus comme inadmissibles en droit international » ?

Intervenante : Valérie Suhr, Docteure en droit à l’Université de Hambourg

15 min – eng

Au-delà de la CPI

La Cour pénale internationale peut-elle être saisie dans le cadre de la pénalisation de l’homosexualité ?

La CPI a-t-elle compétence rationae personae, rationae loci et rationae temporis ?

Comment le principe de complémentarité s’applique-t-il aux situations où des personnes LGBT sont victimes de crimes d’atrocité ?

Intervenante : Camille Schaltenbrand, juriste en droit international chez Stop Homophobie

7 min – Ang

Quelles sont les juridictions nationales qui peuvent être saisies ?

À quelles juridictions les victimes peuvent-elles s’adresser pour faire reconnaître des crimes contre l’humanité en dehors de la CPI ?

Les parties intéressées peuvent envisager la compétence universelle/extraterritoriale, la saisine de procureurs nationaux en tant que victimes ou l’extradition d’un accusé.

Intervenant : Pepe Onziema, militant LGBTQ+ et des droits humains, directeur des programmes à SMUG

15 min – Ang

Responsabilité de l’État français

Entre 1942 et 1984, plus de 30 000 personnes ont été emprisonnées en France en raison de leur orientation sexuelle.

Comment l’État français peut-il être tenu responsable de ces faits ?

Constituent-ils un crime contre l’humanité ? Leur qualification de crime contre l’humanité changerait-elle quelque chose ?

Intervenant : Benjamin Moron Puech, Professeur de droit à l’Université Lyon II

15 min – fr

Clôture par Etienne Deshoulières (5 min)