Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Zimbabwe

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La pénalisation de l’homosexualité au Zimbabwe se traduit par des attaques des forces de l’ordre et une répression étatique contre les personnes et les défenseur.es des droits humains de la SOGIESC, ainsi que par une intolérance sociale généralisée, des violences extra-judiciaires, des arrestations et des détentions arbitraires, illustrant un climat de persécution persistant envers les personnes LGBTQ+.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Zimbabwe : données générales

Entre 2010 et 2023, ILGA World a recensé sept cas d’attaques menées par les forces de l’ordre pénales et soutenues par l’État à l’encontre des personnes et des défenseur.es des droits humains de la SOGIESC au Zimbabwe. Bien que ce chiffre puisse sembler relativement bas, il est important de le considérer dans le contexte des antécédents de rhétorique hostile des responsables zimbabwéens.

L’adoption de la loi de 2004 sur la codification et la réforme du Code pénal (loi n° 23) a déclenché un nombre important d’arrestations à travers le pays. L’ancien président Robert Mugabe avait explicitement appelé à « l’arrestation immédiate de toute personne prise en flagrant délit d’homosexualité », contribuant ainsi à un climat d’oppression et de peur pour les personnes LGBTQ+.

Malgré une rhétorique moins hostile depuis l’arrivée au pouvoir du président Emmerson Mnangagwa en 2017, les protections et les droits des personnes LGBTQ+ demeurent sévèrement restreints.

Il est noté que l’intimidation et la violence à l’encontre des personnes LGBTQ+ et des défenseur.es des droits de humains sont plus courantes que les poursuites officielles.

2. Intolérance sociale et violences extra-judiciaires

Un rapport publié en 2021 par Gays and Lesbians of Zimbabwe (GALZ) a révélé de nombreux cas de violence informelle et de discrimination à l’encontre de membres de la communauté LGBTQ+.

« En 2018, un enseignant d’une prestigieuse école privée est sorti du placard des élèves pour devancer un journal qui l’avait publiquement dénoncé. Des menaces de mort, ainsi que la menace de poursuites pénales contre lui par un contingent de parents de l’école, ont forcé l’enseignant à fuir le Zimbabwe avant même que l’État ne puisse appliquer la loi pénalement. »

3. Arrestations et détentions arbitraires

Il est commun au Zimbabwe que des personnes LGBTQ+ soient arrêtées et détenues sans base légale.

« En août 2012, les bureaux de GALZ à Harare ont été perquisitionnés à deux reprises. La première fois, le 11 août, des policiers ont agressé plusieurs militant.es et arrêté et placé en détention 44 personnes. Bien qu’iels aient été relâché.es sans inculpation, certain.es ont été soumis.es à de nouveaux interrogatoires par la police à leur domicile et sur leur lieu de travail la semaine suivante. Quelques jours plus tard, le 20 août, la police a de nouveau perquisitionné le bureau pendant six heures et a confisqué des ordinateurs, des documents et d’autres matériels promotionnels, et le 23 août, GALZ a été inculpé de gestion d’une organisation non enregistrée, en violation de la loi sur les organisations bénévoles privées, forçant ainsi sa fermeture, en dépit du fait que GALZ était apparemment autorisée à opérer au Zimbabwe. »

« Une femme trans a été arrêtée en 2014 et accusée de « conduite désordonnée » pour avoir utilisé des toilettes publiques pour femmes. Elle a été détenue pendant plusieurs jours et forcée de se soumettre à une « vérification de genre » invasive par la police et le personnel de l’hôpital local, mais a été libérée après qu’un magistrat a refusé de poursuivre l’affaire. »

Ressources :