Les personnes LGBTQ+ sont régulièrement victimes d’arrestations arbitraires, de violences policières, de tortures, de mauvais traitements et même d’internements forcés dans des établissements psychiatriques en raison des persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Turkménistan.
1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Turkménistan : données générales
Entre 2012 et 2023, ILGA World a recensé au moins huit cas de mise en application de la loi dans le pays. Cependant, le Turkménistan reste largement isolé, avec un contrôle strict sur les médias et la liberté d’expression, ce qui rend difficile pour les chercheur.euses d’obtenir des informations précises sur le nombre d’affaires de mise en application de la loi ou la situation générale sur le terrain.
En 2016, dans ses conclusions sur le deuxième rapport périodique du Turkménistan, le Comité des droits de l’Homme de l’ONU a exprimé sa préoccupation concernant la discrimination et la stigmatisation sociale à l’égard des personnes LGBTQ+, ainsi que les actes de violence, les arrestations et les détentions arbitraires, et autres abus perpétrés en toute impunité sur la base de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
2. Arrestations et détentions arbitraires
Au Turkménistan, il est commun que les personnes LGBTQ+ soient arrêtées et détenues en raison de leur orientation sexuelle et/ou expression de genre.
« En mai 2020, les médias locaux ont rapporté qu’à la mi-mars, un showman bien connu d’Achgabat avait été arrêté pour homosexualité. Avec le jeune homme, une douzaine de personnes, dont des personnalités bien connues de l’industrie du divertissement et du mannequinat du pays, ont été arrêtées ».
« En septembre 2021, la police de la ville de Turkmenabat, dans le cadre d’une « répression de l’homosexualité » dans la région de Lebap, a arrêté entre 20 et 30 hommes soupçonnés d’être homosexuels. Les détails ne sont pas clairs, mais les accusés auraient été transférés dans un « quartier d’isolement » pour y être placés en détention provisoire ».
3. Violences policières, torture et mauvais traitements
Les personnes LGBTQ+ sont souvent confronté.es à une discrimination ou à une violence accrue une fois en prison. Les autorités sont réputées pour exposer régulièrement les détenu.es LGBTQ+ à des situations périlleuses, comme les inciter à des confrontations afin de permettre à d’autres prisonniers de prouver leur « honneur ». Plusieurs cas de torture et de violence envers des personnes LGBTQ+ de la part des forces de l’ordre ont été documentés au Turkmenistan.
« En mai 2017, une vidéo a commencé à circuler en ligne montrant une femme transgenre détenue avec un groupe de policiers, apparemment dans la capitale Achgabat. Ils l’ont harcelée verbalement et sexuellement et ont menacé de lui donner des coups de pied dans l’aine pour vérifier son sexe. Elle a ensuite été forcée de se déshabiller dans la vidéo et de se pencher pour faire vérifier ses organes génitaux. D’autres détails sur son sort sont inconnus »
« En août 2021, la police turkmène a arrêté un coiffeur bien connu et l’a inculpé de « sodomie ». Il a été sévèrement battu et torturé, et forcé de révéler les noms d’autres homosexuels de la ville. Les rapports les plus récents sur la question indiquaient qu’il était détenu dans un « quartier d’isolement » »
4. Internement forcé
Dans le pays, l’homosexualité est largement considérée comme un trouble mental, une perception partagée par les forces de l’ordre, les institutions médicales et les autorités judiciaires. Par conséquent, les sanctions pour un comportement perçu comme « homosexuel » peuvent inclure l’internement forcé dans des établissements psychiatriques.
Ressources :
- « Nos identités en état d’arrestation”, rapport de l’ILGA de 2023: https://ilga.org/severe-spikes-arrests-prosecutions-lgbt-gender-diverse-people-2023
- State Sponsored Homophobia, rapport de l’ILGA de 2021: https://ilga.org/downloads/ILGA_World_State_Sponsored_Homophobia_report_global_legislation_overview_update_December_2020.pdf
- Rapport de l’ILGA en Français, « Nos identités en état d’arrestation »