Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Togo

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Au Togo, les personnes LGBTQ+ font face à des persécutions généralisées, allant des attaques sociales et des violences extrajudiciaires à des arrestations arbitraires et au harcèlement sexuel par les forces de sécurité.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Togo : données générales

En 2019, le gouvernement togolais a affirmé devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU que les officiers de police devaient arrêter et poursuivre les auteurs d’actes constituant un crime d’« acte contre nature ». Selon le gouvernement, aucune condamnation pour orientation sexuelle n’a été rapportée en 2018. Cependant, en 2021, le Comité des droits de l’homme a exprimé des préoccupations concernant les actes de harcèlement, d’attaque, de mauvais traitements et de détentions arbitraires basés sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre réelle ou supposée, de la part des forces de sécurité.

Bien que les données vérifiables sur le Togo restent limitées, au moins 10 exemples d’application de la loi, principalement contre des personnes de diverses expressions de genre, ont été identifiés entre 2012 et 2023.

2. Intolérance sociale et violences extra-judiciaires

Selon certaines informations, les crimes de haine et les violences extrajudiciaires contre des personnes LGBTQ+ constituent un problème majeur au sein de la société togolaise. Selon des représentants de l’African Queer Youth Initiative (AQYI), une « série de lynchages » a récemment eu lieu à travers le pays.

« Un exemple frappant est survenu en avril 2022, lorsqu’une foule en colère a attaqué un groupe de baigneurs LGBT+, les forçant à fuir pour sauver leur vie. Il semble que cela ait entraîné le harcèlement continu et la disparition d’au moins un homme gay. »

3. Arrestations et détentions arbitraires

Il est commun au Togo que des personnes LGBTQ+ soient arrêtées et détenues sans base légale.

« En mars 2018, selon Afrique Arc-en-Ciel Togo, une femme transgenre a été arrêtée pour « travestissement » alors qu’aucune loi ne l’interdisait. Elle a été détenue pendant 48 heures au poste de police d’Agoe. »

4. Harcèlement sexuel et chantage

Le harcèlement sexuel et le chantage sont très courants dans les interactions entre la police et les personnes LGBTQ+ au Togo, comme en témoignent plusieurs incidents graves survenus ces dernières années.

« Selon Afrique Arc-en-Ciel et Amnesty International, une personne, peut-être deux, décrites comme des « hommes en tenue », ont été arrêtées en septembre 2014 dans la capitale, Lomé, alors qu’elles rentraient chez elles après une fête. Au cours de leur détention, ils ont été soumis à diverses formes d’abus, notamment le fait d’être forcés de se déshabiller pendant qu’ils étaient filmés et photographiés, ce qui leur servait de chantage s’ils ne se conformaient pas aux exigences des agents. »

« Dans la nuit du 16 novembre 2019, une femme transgenre a été arrêtée et la police a refusé de la libérer à moins qu’elle n’ait des relations sexuelles avec eux. La situation s’est envenimé lorsqu’un policier l’a suivie chez elle, menaçant sa sécurité. Seule la présence de la mère de la victime à la maison a empêché le policier de la violer. »

« En 2014, selon Amnesty International, la police a demandé une preuve d’identité à « un autre homosexuel qui rentrait chez lui habillé en femme » et a escorté la personne chez elle lorsqu’elle n’a pas été en mesure de fournir une pièce d’identité. En cours de route, pensant apparemment que la personne responsable était une femme cisgenre, un agent a tenté de les peloter et de les harceler sexuellement. À la maison, la famille a expliqué la situation qui a conduit la personne à être violemment battue par la police et menacée d’arrestation si la famille ne payait pas de pot-de-vin. »  

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