Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Soudan

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Les personnes LGBTQ+ au Soudan font face à des persécutions, des arrestations arbitraires, des violences policières et des attitudes négatives de la société, malgré l’abolition de la flagellation et de la peine de mort pour les actes homosexuels en 2020.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Soudan : données générales

En 2020, la flagellation et la peine de mort pour les actes sexuels consensuels entre personnes de même sexe ont été abolies. Cependant, le système judiciaire soudanais manque de garanties pour les personnes détenues illégalement, laissant aux juges le pouvoir d’infliger des sanctions arbitraires. Les cas d’application de la loi pénale sont rarement rapportés, et les attitudes négatives de la société envers la diversité sexuelle et de genre alimentent la violence extrajudiciaire. En avril 2023, un conflit entre factions du gouvernement a éclaté, exacerbant l’oppression des LGBTQ+ et rendant les informations sur les questions de sexualité et de diversité encore plus obscures. Les deux parties au conflit sont accusées d’avoir établi des centres de détention illégaux, où des personnes de diverses orientations sexuelles et identités de genre sont probablement détenues illégalement, ainsi que des militant.es de l’OSIG.

2. Arrestations et contrôle de genre

Des cas d’arrestations en lien avec l’expression de genre ou « comportements homosexuels » ont été rapporté au Soudan.

« La journaliste Lubna Hussein, qui a été arrêtée et emprisonnée pour avoir porté un pantalon en 2009. »

« En 2016, la police de Khartoum a arrêté un homme soupçonné d’être gay parce qu’il portait des chaussettes roses. »

« Selon un rapport du département d’État américain sur le Soudan, le 24 octobre 2017, une personne identifiée comme un homme a été arrêtée pour « outrage à la pudeur » pour avoir porté des vêtements et du maquillage féminins. »

3. Violences policières et torture

De nombreux cas de tortures et de violences de la part de la police envers des personnes LGBTQ+ ont été recensés au Soudan. En voici quelques graves exemples.

« En 2010, il a été rapporté que 19 hommes ont été fouettés 30 fois et condamnés à une amende pour avoir prétendument porté des vêtements du sexe opposé et « agit comme des femmes » lors d’une fête privée. »

« En juillet 2020, le même mois que l’abrogation de la peine de mort et des châtiments corporels pour les activités sexuelles entre personnes de même sexe, il a été rapporté que deux hommes ont été condamnés à 40 coups de fouet et à une amende. »

« En 2016, la police de Khartoum a arrêté un homme soupçonné d’être gay parce qu’il portait des chaussettes roses. Il a été détenu pendant trois jours et violé à coups de bâton pendant sa garde à vue, avant d’être finalement libéré et hospitalisé grâce à l’intervention de son avocat. »

4. Intolérance sociale et violence extra-judiciaire

Les attitudes négatives de la société à l’égard de la diversité sexuelle et de genre jouent également un rôle important dans l’application des procédures pénales au Soudan, ainsi que dans la violence extrajudiciaire. Les médias locaux semblent également fomenter un sentiment anti-LGBT.

« Des émeutes et des pillages de masse ont eu lieu en mars 2020, ainsi qu’une personne tuée, à la suite de l’indignation publique contre un prétendu « mariage gay ». »

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