Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Pakistan

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Au Pakistan, malgré la reconnaissance de diverses identités de genre, l’activité homosexuelle est illégale et entraîne des arrestations, tandis que les personnes transgenres font face à des restrictions dans les espaces publics, alimentant la discrimination et la stigmatisation.

1. Données générales

Au Pakistan, l’activité sexuelle entre personnes de même sexe est illégale et considérée comme « contraire à l’éthique et pécheresse », malgré la reconnaissance des personnes de diverses identités de genre, telles que les hijras et les khawaja sira, comme un « troisième sexe ».

En 2018, le Pakistan a adopté la Loi sur la protection des Droits des Personnes Transgenres. Cependant, des groupes d’opposition ont tenté de l’abroger dès 2022. En mai 2023, la Cour fédérale de la charia a jugé certaines dispositions de la loi inconstitutionnelles, et a également condamné les activités homosexuelles comme immorales. Une campagne de désinformation contre la loi a largement exploité la peur que la reconnaissance des personnes transgenres dans leur genre revendiqué puisse encourager l’homosexualité et éventuellement légaliser le mariage homosexuel.

Sept exemples d’application apparente du droit pénal ont été documentés entre 2006 et 2023, et concernent d’une manière ou d’une autre les mariages ou la cohabitation de couples de même genre. Il est fort probable qu’il existe d’autres exemples d’application de la loi.

2. Arrestations

Plusieurs cas d’arrestations de personnes LGBTQ+ ont été rapportés ces dernières années. En voici deux exemples :

« Selon le Human Dignity Trust, en décembre 2013, un couple de même sexe a été arrêté par la police peu de temps après qu’un journaliste soit entré chez eux avec des caméras et les ait accusés d’être homosexuels dans le cadre d’une émission affirmant que « les personnes LGBT méritent d’être lapidées » ».

« En octobre 2020, une plate-forme de médias numériques basée au Pakistan a rapporté que deux femmes lesbiennes avaient été « arrêtées par la police après que leurs parents et amis aient signalé leur relation et leur projet de mariage. »

3. Répression des personnes transgenre et des minorités de genre

Malgré les protections contre la discrimination fondée sur le genre, des signes alarmants montrent des tentatives d’affaiblir ces protections, maintenant la discrimination, la stigmatisation et la violence envers les personnes transgenres et de diverses identités de genre.

En mars 2023, la police de Quetta a restreint les personnes transgenres de certains espaces publics après minuit. Les autorités ont présenté l’ordonnance comme une question de sécurité publique, étant donné que les cas de violence contre les personnes transgenres avaient apparemment augmenté, mais aussi sur la base d’allégations selon lesquelles les personnes transgenres attiraient des voleurs dans la région ou se livraient au travail du sexe. Un responsable a déclaré aux médias que l’ordre était « d’empêcher l’obscénité de se répandre dans la ville », et un autre a déclaré : « Notre jeune population est en train d’être ruinée ». Les autorités de Quetta ont déclaré que tous les résidents transgenres trouvés à l’extérieur de leur domicile après le couvre-feu seraient arrêtés, bien qu’aucune arrestation n’ait été confirmée jusqu’à présent.

Ressources :