Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Myanmar

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Au Myanmar, les personnes LGBTQ+ font face à une augmentation de la répression et de la violence depuis le coup d’État en 2021, avec des cas d’arrestations, de détentions arbitraires, de torture et même de décès documentés, exacerbant ainsi les préoccupations existantes liées à la persécution, notamment envers les personnes transgenres et de diverses identités de genre.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Myanmar : données générales

Entre 2011 et 2021, ILGA World a relevé au moins 20 cas d’application de la loi pénale, marqués par une série d’incidents illustrant une forme de criminalisation implicite des femmes transgenres et des personnes de diverses identités de genre. Ce nombre reste probablement sous-estimé.

Depuis le coup d’État en 2021, une montée inquiétante de l’intolérance et de la violence à l’encontre des personnes LGBTQ+ qui expriment des critiques envers le gouvernement militaire a été constatée. Des arrestations de militant·es LGBTQ+ ont été effectuées, 12 cas de décès ont été documentés, 73 ont été arrêté.es et/ou inculpé.es et 65 demeurent en détention.

2. Détentions arbitraires et torture

Avant 2020, ILGA Asia a recensé au moins 67 cas de détention à travers le pays. De nombreuses détentions arbitraires documentées ont été menées dans le cadre d’une initiative locale d’application de la loi appelée « Projets de paix et de tranquillité », où la police semble chercher à remplir des quotas cibles.

En février 2021, l’armée a pris le pouvoir lors d’un coup d’État apparent. Les organisations 603 C.A.N-Myanmar et ILGA Asia ont signalé en 2021 que « la menace d’être détenu arbitrairement et torturé a triplé parmi les manifestants LGBTI anti-coup d’État ». Des rapports d’organisations LGBTQ+ locales ont également fait état de nombreux militant.es LGBTQ+ arrêté.e.es, torturés et tué.es en raison de leur participation à des manifestations pacifiques et au mouvement de désobéissance civile.

3. Intolérance exacerbée envers les personnes transgenre et de diverses identités de genre

Au Myanmar, des militant.es ont témoigné que les personnes de diverses identités de genre et les femmes transgenres sont visées par la surnommée « Loi de l’ombre ». Cette disposition autorise les autorités à détenir toute personne dont le visage est couvert ou autrement « déguisé ».

En 2014, la Commission asiatique des droits de l’Homme a exprimé son inquiétude face aux violences policières à l’encontre des personnes transgenres, un problème qui semble répandu dans tout le pays. La situation semble s’être détériorée au fil des années qui ont suivi, exacerbant ainsi les préoccupations déjà existantes.

« En novembre 2017, une maquilleuse transgenre et son amie ont été arrêtées dans les rues de Yangon par un véhicule de police banalisé. Les policiers ont pris des photos d’elles avant de les emmener au poste de police. Elles n’ont pas été inculpées, mais ont été forcées de nettoyer la station tout en criant « Je suis un homme » à plusieurs reprises. La femme dit que d’autres détenus ont reçu de la nourriture et ont été autorisés à appeler leurs familles, et quand elle a demandé pourquoi elle et son amie n’avaient pas droit à la même chose, un agent lui a dit « parce que tu es transgenre ! »

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