Au Malawi, la criminalisation de l’homosexualité a entraîné des persécutions généralisées et des violences, notamment des abus policiers, des détentions arbitraires et des agressions extrajudiciaires à l’encontre des personnes LGBTQ+.
1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Malawi : données générales
Au Malawi, entre 2009 et 2023, les personnes LGBT+ ont fait face à des persécutions sévères en raison de la criminalisation de l’homosexualité. Au total, ILGA World a documenté au moins 19 exemples d’application de la loi, bien que le nombre réel soit sans aucun doute plus élevé. Ces persécutions ont été amplifiées par des actions de la police, des tribunaux et des médias, ainsi que par l’opposition vigoureuse de groupes religieux conservateurs. Bien que des efforts aient été faits pour dépénaliser les actes sexuels consensuels entre personnes de même sexe, notamment par le biais de moratoires décrétés par certains ministres de la Justice, ces mesures ont souvent été contestées et annulées. Malgré les efforts de militant.es et de la communauté internationale, les persécutions et les violences envers les personnes LGBTQ+ continuent au Malawi.
2. Arrestations et détentions arbitraires
Une étude de Human Rights Watch réalisée en 2018 a révélé que les personnes LGBTQ+ font régulièrement face à des abus policiers et à des détentions arbitraires au Malawi.
3. Violences policières, torture et mauvais traitements
Au Malawi, les personnes soupçonnées d’appartenir à la communauté LGBTQ+ font souvent face à des violences policières sans précédent. Le harcèlement policier à leur encontre est courant.
« En mai 2017, deux hommes trans et la petite amie cisgenre de l’un d’entre eux ont été arrêtés par la police dans une ruelle et harcelés parce qu’ils étaient « lesbiennes ». Ils auraient été brutalement battus par la police jusqu’à ce que leur entraîneur de football passe par là et réussisse à intervenir. La police n’a accepté de les laisser partir que s’ils sortaient de la ruelle à genoux, les mains au-dessus de la tête. L’un des hommes trans avait trop peur de porter plainte contre les policiers, de sorte que l’affaire n’a jamais fait l’objet d’une enquête plus approfondie ».
4. Intolérance sociale et violence extrajudiciaire
Au Malawi, les personnes LGBTQ+ sont extrêmement stigmatisées et subissent des violences de la part des membres de la société. Il est à noté qu’aujourd’hui, au Malawi, les dispositions législatives contre la violence sexuelle et les actes sexuels consentis entre personnes de même sexe sont les mêmes, ce qui est susceptible de contribuer à la confusion généralisée entre l’homosexualité et le viol et stigmatise encore plus les personnes LGBTQ+. Plusieurs cas de violence homophobe et transphobe de la part du public ont été documenté au Malawi, en voici un exemple :
« Une femme trans a été agressée en 2017. Après avoir été attaquée par une foule, la police l’a arrêtée parce qu’elle était soupçonnée d’être homosexuelle et a permis à ses agresseur.euses d’être libéré.es. Elle a été détenue sans inculpation à la prison de Maula pendant plus d’un mois ».
Ressources :
- “Nos identités en état d’arrestation”, rapport de l’ILGA de 2023: https://ilga.org/severe-spikes-arrests-prosecutions-lgbt-gender-diverse-people-2023
- State Sponsored Homophobia, rapport de l’ILGA de 2021: https://ilga.org/downloads/ILGA_World_State_Sponsored_Homophobia_report_global_legislation_overview_update_December_2020.pdf
- Rapport de l’ILGA en Français, « Nos identités en état d’arrestation »