Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité en Libye

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En Libye, les personnes LGBTQ+ font face à des persécutions généralisées, incluant des arrestations arbitraires, des violences policières, des tortures, des mauvais traitements, et même des exécutions, dans un contexte où les milices surveillent et punissent tout comportement considéré comme contraire aux normes islamiques.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité en Libye : données générales

Toutes les régions de Libye ne sont pas sous le contrôle du gouvernement central. Ainsi, le cadre légal et les persécutions des personnes LGBTQ+ peut changer en fonction de l’autorité régionale sous laquelle elles sont placées. En 2017, le département d’État américain a constaté que les milices surveillaient souvent les communautés pour faire respecter l’interprétation qu’avaient les commandants de milice de ce qui constitue un « comportement islamique » acceptable, harcelant et menaçant en toute impunité toute personne soupçonnée d’avoir une identité LGBTQ+ et leurs familles. Les violations incluent des exécutions de personnes accusées d’avoir eu des relations consensuelles avec des personnes de même sexe. La situation ne va pas en s’arrangeant, et l’idéologie du pays demeure profondément LGBTphobe. Fin mai 2023, l’Autorité générale des dotations et des affaires islamiques a lancé le programme « Gardiens de la vertu », dans le but de « diffuser les valeurs et de renforcer la société contre la déviance morale ».

2. Arrestations et détentions arbitraires

En Lybie, des personnes sont arrêtées et détenues par des groupes armés en raison de leur orientation sexuelle et/ou identité de genre.

« En mai 2022, dans la ville de Zliten, 18 personnes ont été arrêtées pour avoir porté des vêtements féminins et du maquillage à l’intérieur d’une maison privée, selon l’organisation Kun. »

« Le 27 janvier 2023, il a été signalé que la Direction générale de la lutte contre les contre-activités et les actes criminels avait arrêté un groupe d’hommes qui se seraient livrés à des actes homosexuels consentis. Huit personnes ont été arrêtées, dont six ressortissants libyens. »

3. Violences policières, torture et mauvais traitements

Il est commun que les personnes détenues en raison de leur identité de genre et/ou orientation sexuelle soient victimes de torture ou soient maltraitées. En octobre 2021, un rapport de la Mission indépendante d’établissement des faits des Nations unies sur la Libye indiquait que des agents de l’État ou des membres de milices utilisaient la violence sexuelle comme outil d’assujettissement ou d’humiliation pour réduire au silence les personnes considérées comme remettant en question les normes sociales ou les rôles de genre acceptables.

4. Exécutions

Plusieurs cas de condamnation à mort par des tribunaux de la charia ont été documenté en Lybie ces dernières années.

« En décembre 2014, deux hommes ont également été arrêtés à Derna, dans l’est du pays, et condamnés à mort par un tribunal de la charia. La police islamique les aurait trouvés ensemble dans une voiture et les aurait détenus pendant cinq mois dans un lieu inconnu. Le 30 avril 2015, le couple, ainsi qu’un troisième homme, également accusé d’homosexualité, dont on ignore l’histoire, ont été emmenés à la mosquée de Sahaba, où ils ont eu les yeux bandés et ont reçu une balle dans la nuque ».

Ressources :