Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Bangladesh

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Les persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Bangladesh persistent avec des arrestations, des violences policières, une intolérance sociale, et des attaques extrajudiciaires documentées, illustrant les défis continus pour les personnes LGBTQ+ dans le pays.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité au Bangladesh : données générales

Malgré un manque d’informations accessibles au public, ILGA World a identifié au moins six exemples d’application de la loi entre 2013 et 2023 au Bangladesh. Des persécutions basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre continuent d’être documentées, mettant en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les personnes LGBTQ+ dans le pays.

2. Arrestations et détentions arbitraires

Au Bangladesh, la loi est utilisée pour harceler, détenir et inculper des personnes LGBTQ+ depuis au moins 2014.

Bien que des mesures aient été prises pour reconnaître et protéger les personnes du « troisième sexe » (hijra), les attitudes de la police et de la société à leur égard restent largement négatives. Selon certain.es défenseur.es des droits humains, la détention arbitraire des hijra pour mendicité ou vagabondage est disproportionnée.

Voici ci-dessous quelques exemples d’arrestations de personnes en raison de leur identité de genre et/ou orientation sexuelle survenues ces dernières années au Bangladesh :

« Le 19 mai 2017, le Bataillon d’action rapide (RAB), une branche des forces spéciales de la police bangladaise, a arrêté 26 homosexuels du centre communautaire Atibazar Shady à Keraniganj, près de Dhaka. Plus tard, une affaire a été enregistrée contre eux en vertu de la loi sur les stupéfiants et ils ont également été placés en garde à vue ».

« En mai 2017, le RAB a été mobilisé pour attaquer un rassemblement à Dacca. Entre 20 et 30 hommes ont été arrêtés, se sont fait confisquer du lubrifiant et des préservatifs et ont vu leur homosexualité révélée dans les médias. Ils ont été accusés d’organiser une « fête homosexuelle » ».

« Le 15 septembre 2020, une personne identifiée dans les médias locaux comme une « femme notoire » qui avait été identifiée par des militants locaux comme un homme transgenre a été arrêtée pour activité homosexuelle ».

3. Violences policières

En 2019, le Comité des Nations unies contre la torture s’est dit préoccupé par les allégations de violence contre les personnes LGBTQ+ par des responsables de l’application des lois.

4. Intolérance sociale et violence extrajudiciaire

Selon des militant.es bangladais.es, la stigmatisation sociale et la violence des groupes d’autodéfense est un problème majeur. Des attaques extrajudiciaires perpétrées par des groupes extrémistes ou des foules contre des personnes LGBTQ+ ont été documentées, la police refusant souvent d’intervenir.

En voici un exemple récent datant de 2023 :

 « Il a été signalé qu’un défenseur des droits humains LGBTQI+ avait été sévèrement harcelé et menacé en ligne par un groupe religieux conservateur s’opposant aux tentatives de son organisation de dépénaliser l’homosexualité au Bangladesh. Le groupe a également lancé une pétition pour interdire à l’activiste d’entrer au Bangladesh et a appelé à une législation interdisant la « promotion de l’homosexualité ».

Ressources :