Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité en Arabie Saoudite

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La pénalisation de l’homosexualité en Arabie Saoudite a conduit à des arrestations massives, des cas de persécution basés sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle, ainsi qu’à des pratiques controversées telles que les tests anaux forcés, illustrant une répression sévère des minorités sexuelles et de genre dans le pays.

1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité en Arabie Saoudite : données générales

ILGA World a identifié plus de 40 exemples d’application de la loi pénale entre 2000 et 2021 en Arabie Saoudite. Toutefois, le chiffre global des arrestations, des poursuites et des condamnations demeure largement indéterminé en raison du caractère opaque de l’application de la loi, des procédures judiciaires et des limitations imposées à la couverture médiatique ainsi qu’à la liberté d’expression.

Les imams de l’école hanbalite, qui exerce une influence prédominante sur la jurisprudence saoudienne, ont préconisé que la sodomie soit punie de la même manière que l’adultère, c’est-à-dire par la lapidation à mort. De plus, les autorités saoudiennes ont émis des fatwas (décrets religieux) imposant la peine de mort pour « corruption sur terre », un crime principalement destiné à poursuivre les présumés terroristes, mais qui aurait été utilisé de manière arbitraire par les juges pour réprimer les actes sexuels illicites.

Des préoccupations ont été exprimées quant à la possibilité qu’un nouveau code pénal consolide officiellement des pratiques abusives telles que la torture et la peine de mort.

2. Arrestations

De nombreux cas d’arrestations de personnes en raison de leur identité de genre et/ou orientation sexuelle réelles ou présumées ont été documentés en Arabie Saoudite. Selon un rapport publié en 2012 par le journal saoudien Okaz, le gouvernement a arrêté plus de 260 personnes pour « homosexualité » sur une période d’un an rien qu’en 2012, cet exemple souligne à quel point les cas sont sous-représentés ou ne sont pas publiés du tout. Voici ci-dessous quelques exemples d’arrestations récentes.

« En mars 2017, les médias saoudiens ont rapporté que la police avait arrêté environ 35 personnes – identifiées comme des femmes transgenres dans certains rapports – originaires du Pakistan. La police a perquisitionné une fête à Riyad, où elle a affirmé avoir arrêté « des hommes habillés en femmes » et maquillés. Des militant.es pakistanais.es ont affirmé que deux des suspects avaient été battus à mort avec des bâtons par la police, une affirmation démentie par les autorités saoudiennes. Les autorités ont admis plus tard qu’un détenu était mort, bien elles ont affirmé que cela était dû à une crise cardiaque ».

« Cinq personnes dans la province des Northern Borders ont été arrêtées pour « travestissement » en octobre 2021. Le groupe aurait marché dans les rues habillé avec des vêtements de femmes et aurait partagé une vidéo d’eux en train de le faire sur les réseaux sociaux ».

3. Tests anaux forcés

Il y a également des rapports sur le recours à des examens anaux forcés, une méthode par laquelle les autorités cherchent des preuves présumées de rapports sexuels.

4. Chasse aux minorités sexuelles et minorités de genre

La chasse aux minorités sexuelles et de genre en Arabie saoudite est illustrée par l’exemple suivant :

« En avril 2012, la Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice (CPVPV) aurait été invitée à appliquer de nouvelles ordonnances visant à interdire « les gays et les garçons manqués » d’entrer dans les écoles publiques et les universités jusqu’à ce que ces personnes « prouvent qu’ils ont été corrigés et ont mis fin à de telles pratiques ».

Ressources :