La Syrie maintient une position anti-LGBTQ+ avec des risques élevés de détention arbitraire, de violences policières, de tests forcés et d’exécutions pour les personnes LGBTQ+, en particulier les personnes transgenres, en raison des persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité en Syrie.
1. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité en Syrie : données générales
En raison de l’opacité du système juridique syrien et des perturbations causées par la révolution de 2011 et la guerre civile, il est extrêmement difficile d’identifier des exemples clairs d’application de la loi. Cependant, ILGA World a repéré quelques cas potentiels, et d’autres organisations ont signalé des arrestations et des attaques de la part de l’État contre des personnes LGBTQ+, même si les détails précis sont souvent flous. Aujourd’hui, Le gouvernement syrien maintient une position résolument anti-LGBTQ+.
2. Arrestations et détentions arbitraires
Il a été déclaré que le risque de détention arbitraire pour les personnes LGBTQ+ est « omniprésent » dans les zones contrôlées par le gouvernement. En particulier, les personnes transgenres et de diverses identités de genre courent un risque très élevé d’être détenues de manière arbitraire.
3. Violences policières, torture et mauvais traitements
Il a été documenté que depuis le début du conflit armé en Syrie en 2011, les personnes LGBTQ+, en particulier les femmes transgenre, les hommes et les jeunes garçons, ont subi des abus extrêmes et des violences sexuelles de la part de la police et du personnel militaire aux points de contrôle et dans les centres de détention.
Des personnes identifiées comme LGBTQ+ sont battues, torturées et violées à des postes de contrôle en raison de leur orientation sexuelle et/ou expression de genre.
Les personnes transgenres sont particulièrement en danger en Syrie. Lesquelles passent par les postes de contrôle de l’armée et des services de sécurité, elles sont contraintes de présenter des documents d’identité qui ne correspondent souvent pas à leur apparence physique actuelle, ce qui conduit souvent à des humiliations, des insultes et des agressions.
4. Tests anaux et vaginaux forcés
Des « examens » anaux et vaginaux sont effectués par les forces gouvernementales syriennes et les milices pour prouver les actes homosexuels.
5. Persécutions liées à la pénalisation de l’homosexualité en Syrie : exécutions
Entre 2013 et 2016, l’État islamique a affirmé avoir exécuté au moins 16 personnes en Syrie pour diverses formes de « sodomie » ou de « comportement indécent », y compris des activités homosexuelles. Il arrivait souvent que les personnes LGBTQ+ soient jetées du haut de grands immeubles.
Des organisations locales ont également documenté des exécutions extrajudiciaires de divers groupes militants, et au moins un de ces cas a été perpétré par les forces armées syriennes, bien que de nombreux détails restent flous.
6. Chasse aux minorités de genre
En 2023, le gouvernement a mené des raids ciblant les personnes de diverses identités de genre dans le cadre d’une campagne contre « l’immoralité » et la dégradation des « valeurs familiales ».
Ressources :
- « Nos identités en état d’arrestation”, rapport de l’ILGA de 2023: https://ilga.org/severe-spikes-arrests-prosecutions-lgbt-gender-diverse-people-2023
- State Sponsored Homophobia, rapport de l’ILGA de 2021: https://ilga.org/downloads/ILGA_World_State_Sponsored_Homophobia_report_global_legislation_overview_update_December_2020.pdf
- Rapport de l’ILGA en Français, « Nos identités en état d’arrestation »